Imagerie ouverte au niveau des rues
Project lead: Joost Schouppe
Pourquoi l’imagerie au niveau des rues est importante et devrait être en données ouvertes
Partout dans le monde, des gens sont en train de créer une copie numérique de notre planète, pour savoir où se trouvent certains magasins, pour entraîner un algorithme de conduite pour une voiture automone, ou pour connaître l’emplacement de panneaux de signalisation. Ce travail est généralement réalisé par des compagnies privées, des gouvernements et des volontaires pour des projets de production participative (crowdsourcing). Parfois, il peut être réalisé sur base d’imagerie satellitaire. Parfois, il est nécessaire d’aller sur le terrain. Mais très souvent, ce dont on a le plus besoin, c’est de l’imagerie au niveau des rues (street level imagery). Celle-ci permet de détecter de nombreux éléments intéressants et de récolter une grande quantité de données sans devoir constamment retourner sur le terrain.
Cependant, l’imagerie au niveau des rues n’est généralement pas disponible en données ouvertes (open data). Google Street View existe, mais il est interdit de l’utiliser pour vos propres projets. Le gouvernement flamand a reconnu ce besoin et il a alloué un budget conséquent pour fournir ce type d’imagerie au secteur cartographique du gouvernement. Malheureusement, cette imagerie n’a jamais été mise à la disposition du public car la région n’était pas propriétaire de ces données. Une autre raison pour laquelle cette imagerie n’a pas pu être ouverte était le respect de la vie privée. En 2019, le gouvernement flamand a décidé de mettre un terme à ce projet.
Vers l’ouverture
Le secteur commercial continue d’offrir des services d’imagerie au niveau des rues. Toutefois, sauf rares exceptions, le gouvernement ne devient pas propriétaire des images récoltées. Au lieu de payer pour récolter des données, il paie pour accéder aux données. D’un côté, le prix du service est relativement bas pour chaque agence gouvernmentale, mais les acteurs fédéraux, régionaux, intercommunaux et communaux doivent tous acheter un droit d’accès individuellement. Au final, le coût total pour le contribuable est plus élevé, et il n’y pas de produit fini accessible ouvertement dont pourrait bénéficier le reste de la société.
Nous sommes convaincus que l’on ne devrait payer qu’une seule fois pour récolter ces données et que la propriété de l’imagerie récoltée devrait être transférée au gouvernement. Cela aurait pour conséquence un coût total moins élevé. En diffusant l’imagerie en données ouvertes, sa valeur pour la société augmente d’autant plus. L’accès à des services supplémentaires peut inciter les gouvernements à payer pour la collecte de données de base.
Alors que WVI a contribué à l’imagerie 360° ouverte de la majorité des zones industrielles de Flandre Occidentale, et que trois communes flamandes ont partagé l’imagerie 360° capturée par Vansteelandt, la grande majorité des projets dont nous entendons parler ne génère pas de données ouvertes.
C’est pourquoi, en 2022, nous lançons l’Open StreetLevel Imagery Project, notre projet d’imagerie ouverte au niveau des rues. Nous allons intensifier nos efforts pour récolter de façon participative des images ouvertes au niveau des rues, en tant qu’alternative bon marché. Nous lui allouerons un très petit budget qui aura, selon nous, un impact significatif.
Le rôle d’OpenStreetMap Belgique
Les contributions de nos membres comprennent déjà des millions d’images ouvertes au niveau des rues en Belgique. Ces images nous aident à créer et mettre à jour la carte du pays. OpenStreetMap Belgique aimerait soutenir ces contributeurs et améliorer la qualité du travail qu’ils fournissent. La plupart des images actuelles sont capturées avec des smartphones et des petites caméras de sport de type GoPro. Mais afin de convaincre davantage de personnes que ce type de plateforme est le bon endroit pour mettre en valeur leurs contributions, nous investissons dans de nouvelles caméras 360°.
Ces images sont utiles pour les cartographes locaux mais, de plus, après avoir été publiées sur la plateforme Mapillary, elles sont accessibles et peuvent être utilisées par toute autre personne désireuse de générer d’autres données ouvertes. Cette plateforme produit automatiquement des données dérivées sur les panneaux de signalisation et les infrastructures, données qui sont elles aussi disponibles en données ouvertes. Comme nous gardons le droit de propriété sur toutes ces images, nous pouvons toujours les partager sous d’autres licenses et sur d’autres plateformes.
La production participative, un pari gagnant
Chez OpenStreetMap Belgique, nous sommes convaincus que la production participative est la meilleure façon d’avancer. Définir un objectif commun, s’assurer que les gens ont les moyens de travailler ensemble et regarder votre projet se développer. Cela ne signifie pas qu’il n’y a que des volontaires, et que la communauté participative ne se limite pas à des citoyens. Avec l’avancement du projet, des professionnels commencent à l’utiliser - et à y contribuer. Les contributeurs au projet d’imagerie ouverte au niveau des rues sont aussi des compagnies privées et des organisations gouvernementales. Pour plusieurs raisons:
- c’est bon marché. Comme l’acquisition d’images ne demande pas de compétences particulières, vous pouvez travailler avec des volontaires ou des personnes qui doivent se déplacer de toute façon. Le téléchargement des données est aussi facile.
- c’est rapide. Définissez un objectif du jour, emportez votre caméra et vous obtenez des résultats le soir même! Entre deux gros projets, il est possible de réaliser des petites tâches plus flexibles.
- ça apporte des bénéfices inattendus. Vous obtenez des données dérivées gratuitement, vous pouvez télécharger vos images floutées et les réutiliser, et vos données OpenStreetMap locales vont très vite s’améliorer.
Et bien que cette solution bon marché n’offre pas tous les avantages d’un fournisseur de service de cartographie mobile avancée, elle permet de répondre à de nombreux besoins ponctuels très facilement - et vous permet donc d’espacer du temps entre deux interventions professionnelles.
Comment pouvez-vous contribuer ?
Très bonne question !
- Nous sommes toujours à la recherche de volontaires qui aimeraient utiliser nos caméras. Pas besoin d’être super ambitieux, mais les caméras seront évidemment allouées aux personnes qui les utiliseront le plus.
- Vous pensez que votre organisation a du potentiel ? Nous pouvons organiser une démonstration et vous prêter une caméra et des accessoires pour un essai.
- Vous avez un besoin particulier pour des données dérivées ? Nous pouvons vous aider en fournissant des données et les outils pour les exploiter.
- Vous aimeriez voir votre quartier cartographié en priorité ? Nous pouvons vous aider à contacter votre réseau local pour trouver des volontaires, et les soutenir pour récolter les données.
- Vous aimeriez voir le projet grandir? Un don de votre part aura un grand impact - nous investirons votre contribution financière dans ce projet.
- La communauté OpenStreetMap community rêve d’une plateforme d’imagerie ouverte où toutes nos images pourraient être mises en ligne et où les fournisseurs de services pourraient y accéder pour les mettre en valeur. Nous recherchons actuellement des organisations qui peuvent rendre ce rêve possible. En attendant, nous mettons en place un système de sauvegarde pour simplement conserver une copie des images que nous avons capturées.
Une page contenant plus de détails techniques et d’informations pratiques est [disponible sur notre wiki] (https://wiki.openstreetmap.org/wiki/WikiProject_Belgium/open_streetlevel_imagery).
Une question ou une proposition de collaboration? Contactez-nous !
Si vous habitez en Belgique, envoyez-nous simplement un mail pour demander un appareil photo.
Historique
- Début 2019 : une première GoPro offerte par Mapillary. Utilisée intensément par le contributeur polyglot (plusieurs véloroutes en Flandre sont cartographiées) et par Joost Schouppe.
- Fin 2019 : A la fermeture du projet de “cartographie mobile Flandre Numérique”, nous plaidons pour une continuation du concept sur base de données ouvertes.
- Juin 2020 : la compagnie d’imagerie au niveau des rues Mapillary, d’origine européenne, est rachetée par Facebook, dans le contexte de leur stratégie de cartographie basée sur OpenStreetMap. Un peu de contexte, en anglais. Cela amène pas mal de discussions au sein de la communauté OSM, des problèmes techniques, mais aussi la stabilité à moyen-terme.
- Novembre 2020 : OpenStreetCam devient KartaView. Les images de Mapillary peuvent être automatiquement transférée sur cette plateforme similaire développée par Grab, une compagnie de taxi originaire d’Asie du Sud-Est qui contribue et utilise les données d’OpenStreetMap.
- Novembre 2021 : Le comité des membres d’OSM Belgique décide d’investir dans des caméras 360°.
- Février 2022 : Après une recherche approfondie, nous décidons d’opter pour la GoPro Max : une caméra user friendly d’environ 500 euros. La première caméra (GoPro Max) est achetée et utilisée de façon très intense à Lierde et Pepingen par Dirk Dedoncker, un consultant en mobilité.
- Mars 2022 : la caméra part vers la commune de Saint-Georges-Sur-Meuse, où Pierre Serpe l’utilise pour un projet en collaboration avec le GRACQ.
- Mars 2022 : Comme notre première caméra est utilisée de façon intensive, nous recevons un don pour l’achat d’une deuxième caméra 360°. Cette caméra est prêtée à Westtoer pour une utilisation expérimentale dans le cadre du développement de nouveaux itinéraires cyclables.
- Avril 2022. En raison du succès continu et de la demande des volontaires, nous achetons une troisième GoPro.
- Septembre 2023. Stéphane de Greef termine la couverture complète de la région bruxelloise et de la Forêt de Soignes. Cela ne passe pas inaperçu, avec plusieurs articles de presse !
- Octobre 2023. Nous achetons une quatrième GoPro Max
- Octobre 2023. Avec Mapillary, nous lançons le projet European Camera Grant.