Contributeurs du mois: Josefien & Ruben

- Marc Gemis


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Josefien et Ruben ont 20 et 19 ans et mappent sous le nom M!dgard. En dehors du mapping, ils étudient pour leur études supérieures. Dans l’enseignement secondaire, ils étaient les meilleurs amis, et, depuis peu, avec un badge fait maison, ils parcourent les rues de Blankenberge et des communes environnantes. Ruben se préoccupe plus du côté technique et Josefien consacre son temps libre à créer deux T-shirts OSM à porter durant les surveys. Ensemble, ils se consacrent volontiers aux autres. Par exemple, ils donnent du plasma toutes les deux semaines à Gand.

Comment vous avez appris à connaître OpenStreetMap ?

Ruben : En 2012, j’ai regardé Google Maps et j’ai remarqué qu’un chemin dans mon quartier était cartographié de manière incorrecte. J’ai décidé de changer cela avec le tout nouveau Map Maker, mais cela n’a été changé que quelques mois plus tard. Mon père avait entendu parler de OpenStreetMap et m’a dit que je trouverais cela plus amusant et c’est ainsi que j’ai navigué pour la première fois sur openstreetmap.org où j’ai rapidement ouvert un compte. Josefien : Ruben évoque souvent ce qu’il fait dans le domaine de l’informatique et OpenStreetMap n’était pas seulement quelque chose que je pouvais faire moi-même, mais quelque chose que nous pourrions faire ensemble.

Utilisez-vous OSM vous-mêmes ? Et comment ?

Ruben : Oui, si nous voulons rechercher une adresse ou une localisation, nous regardons habituellement d’abord sur OpenStreetMap. Josefien : Et si elle ne s’y trouve pas, nous l’insérons nous-mêmes !

Comment cartographiez-vous ? Faites-vous par exemple des surveys ?

Ruben : Je fais effectivement un peu toutes sortes de choses sur OpenStreetMap, depuis l’addition de nouveaux bâtiments et l’insertion de leurs adresses, ou l’utilisation de Keepright ou Osmose pour détecter des erreurs jusqu’à des expérimentations avec la 3D. Je n’ai jamais vraiment fait d’enquête sur le terrain mais je cartographie beaucoup de choses que je rencontre par hasard. Donc pas vraiment de la cartographie en chambre mais pas non plus le plus grand « surveyor » sur le terrain. Josefien : L’année dernière, nous avons fait un survey ensemble, mais sans GPS. Nous avons alors relevé tous les POI de la Kerkstraat à Blankenberge et les avons noté sur papier.

Où cartographiez-vous ?

Josefien : Actuellement je suis fort occupé avec ma commune pour laquelle il n’y a pas beaucoup d’éléments cartographiés. C’est facile, hein : si je me demande à quoi ressemble quelque chose dans la réalité, je peux sauter sur mon vélo et aller regarder sur place. Ruben : J’aimerais bien être capable de cartographier concentré sur un sujet ; mais je ne travaille pas de manière systématique. Principalement ce que j’ai vu en réalité, de cette manière je sais que ce que je fais est correct. Cela peut être en Belgique ou en voyage ; je note des choses intéressantes lorsque je les vois.

Qu’est-ce que vous cartographiez ? Avez-vous une spécialité ?

Josefien : Les boîtes aux lettres sont mes objets préférés. Parce que j’aime expédier des lettres, je me souviens de toutes leurs localisations. Tous deux nous cartographions les défibrillateurs (AED) que nous voyons parce que cela peut sauver des vies. Nous notons aussi toujours les heures d’ouverture des bâtiments où se trouvent les AED de sorte que vous ne vous rendiez pas dans un bâtiment inaccessible. Ruben : Pour le reste, je n’ai pas vraiment une spécialisation. Je cartographie beaucoup de choses différentes. Je trouve les « turn lanes » amusants et j’aimerais que ceux-ci apparaissent sur plus de cartes.

Pourquoi cartographiez-vous ? Qu’est-ce qui vous motive ?

Josefien : Comme tout le monde, il m’arrive souvent de cliquer sans but sur mon ordinateur. Avec OpenStreetMap, j’ai trouvé quelque chose qui remplit ce temps perdu, en mettant, entretemps, aussi à demain les choses que je dois faire pour l’école. Et aussi, le fait que Ruben trouve amusant lorsque je me remets à cartographier et qu’il me motive pour aller faire un survey, est très motivant pour moi. Ruben : Je cartographie parce que je crois dans les données libres et dans la construction d’une carte précise qui est le plus possible utile et accessible à chacun. Bon, d’accord, c’est aussi pour procrastiner autre choses (rire).

Faites-vous d’autres choses liées à OpenStreetMap?

Ruben : Personnellement, j’ai trouvé la traduction de l’éditeur iD très importante. Il est essentiel de traduire non pas de manière ordinaire et à la va-vite mais très exactement, ceci pour offrir aux nouveaux contributeurs la possibilité de taguer exactement ce qu’ils souhaitent représenter. Une traduction confuse ou incohérente, telle que l’utilisation de termes incompatibles, va rapidement les effrayer. C’est pourquoi j’ai déjà beaucoup traduit. En février, je me suis astreint à compléter la traduction. Josefien : C’était pratique pour moi ; j’ai utilisé iD parce que c’est si simple. À présent, j’utilise JOSM parce qu’il est plus puissant. Ruben : Établir des références entre OpenStreetMap et Wikidata me semble également intéressant. Au lieu de donner le nom d’un article de Wikipedia au tag d’un objet, il me semble intéressant de mentionner une référence Wikidata. Ainsi, non seulement les articles sont saisis dans toutes les langues à la fois mais l’information devient également lisible par la machine.

Quelle est la plus grande force de l’OpenStreetMap selon vous ?

Josefien : Que vous fassiez une petite partie d’un ensemble ou tout changement minime, c’est un point mais c’est un pas en avant vers quelque chose que Ruben et moi soutenons vraiment. C’est juste amusant d’essayer de cartographier toute la Belgique et nous sommes d’accord sur le fait de participer autant que possible. Ruben : Je trouve motivant que les données peuvent être utilisées presque indéfiniment et que chacun peut aider, des jeunes aux multinationales.

Avez-vous des idées sur la façon dont nous pouvons élargir la communauté OpenStreetMap ? Ou pour motiver plus de cartographes ?

Josefien : Lorsque Ruben m’a dit que j’étais une des rares filles « mapper », j’ai été un peu surprise. Non pas que je m’attendais à une majorité de femmes, mais apparemment il y en a vraiment peu. Je pense qu’ici il y a un préjugé qui joue un rôle. Beaucoup de femmes ont le coup d’œil pour le détail et je pense que beaucoup seraient entrainées à cartographier si c’était plus attractif. L’aspect technique de la cartographie est vraiment enfantin et le sujet l’est tout autant, et donc il est moins susceptible d’être repéré par les femmes. Jusqu’à présent, je l’ai déjà montré à de nombreuses amies, et à chaque fois que je dois faire une carte dans quelque but que ce soit, j’utilise OpenStreetMap, mais cela n’a pas réussi à faire de nouveaux membres (féminins). Ruben : OpenStreetMap pourrait être mieux connu en Belgique. Des amis britanniques de Jose ont déjà utilisé OpenStreetMap. Un site vitrine avec de belles cartes et les autres possibilités de OpenStreetMap pourrait être utile pour expliquer aux gens pourquoi nous nous consacrons à cela.

Avez-vous de nouvelles idées pour attirer OpenStreetMap à un autre niveau ?

Josefien : Je souhaite que tout mapper novice ait quelqu’un qui lui donne un feedback quand il a créé son premier point. Que Ruben m’ait donné des conseils et j’ai pu en quelque sorte y aller avec mes questions, était vraiment très pratique. Qu’il y ait une fonction sur laquelle tout mapper puisse se faire vérifier par un mapper averti permettrait à de nombreuses personnes se persévérer dans les moments cruciaux du début avec iD. En outre, il y devrait y avoir une meilleure communication entre les cartographes. Prendre contact avec d’autres cartographes est encore assez lourd et difficile d’accès pour les personnes qui ne sont pas vraiment à l’aise dans les pages web et les wikis. S’il y avait une sorte de parrainage, même minime, ce serait vraiment un grand pas en avant. Même moi, je pourrait à présent aider les personnes avec les premières choses qu’elles veulent mettre sur la carte. Ruben : C’est une excellente idée. Cela nécessite évidemment un super-engagement de la part des cartographes existants, mais cela permettrait à terme de garder beaucoup de personnes engagées activement dans le projet, parce que beaucoup font seulement quelques modifications et oublient ensuite qu’elles ont un compte. Un bon portail pour les débutants, bien organisé, auquel il serait fait référence, serait aussi une amélioration. Un deuxième point est qu’il devrait y avoir une bonne carte cliquable. Je trouve OpenLinkMap une excellente initiative, mais je pense que cela devrait être mieux. Les amis à qui je montre ce site le regardent pensivement, car, selon eux, il ne semble pas aussi beau que Google Maps. De nos jours, les gens sont très pointilleux sur l’apparence des sites Web !

Comment restez-vous au courant de toutes les petites nouvelles liées à OpenStreetMap ?

Josefien : Grâce à Ruben, bien sûr. Il ne lit pas seulement toutes les innovations qu’il rencontre mais il est aussi inscrit à tant de listes de diffusion que je ne me souviens pas desquelles. Ruben : Il s’agit de talk-be, de talklist info et le tagging list, mais je ne lis talk-be qu’occasionnellement. Il y a tant de mails qui arrivent et je dois faire tant d’autres choses.

Avez-vous des contacts avec d’autres cartographes ?

Josefien : Pas tellement. Seulement Ruben et tout récemment un de ses amis. Ruben : Oui, quand j’ai dit à mes amis que j’ai été nommé pour cette interview, l’un d’eux a créé un compte immédiatement, ce qui est toujours drôle. Il a promis de cartographier tous les établissements amusants qu’il connaît à Gand. Josefien : Nous ne pouvons qu’encourager cela, hein ! Ruben : À mes débuts, quand j’utilisais Potlach 2, j’ai été une fois contacté par quelqu’un parce que j’avais fait une erreur. Il m’a donné un peu guidé, ce pour quoi je lui suis très reconnaissant. Entretemps, j’ai moi aussi envoyé quelques messages, mais pour le reste, je n’ai pas beaucoup de contacts avec d’autres contributeurs.

Pour conclure, y a-t-il encore quelque chose que vous souhaitez communiquer au lecteur ?

Ruben : Comme disait mon arrière-grand-père : la seule bonne maladie que je connaisse, c’est l’OCOSMD (Obsessive Compulsive Open Street Mapping Disorder, ndlr).