Contributeur du mois: Lionel Giard (Belgique)
13.07.2018 - escada
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Lionel Giard, je suis un géographe du Brabant Wallon (du côté de Louvain-la-Neuve) - diplômé d’un Master en sciences géographiques de l’Université Catholique de Louvain (UCL) en 2016. Je travaille donc avec tous ce qui est SIG, cartes et données spatiales au quotidien. En plus de ma passion pour la cartographie, je suis également un grand amateur de l’Histoire en général - deux passions qui se marient bien !
Ah et avant que j’oublie, mon pseudo sur OpenStreetMap est “Anakil”.
Quand et comment avez-vous découvert OpenStreetMap ?
J’ai eu la chance de découvrir OpenStreetMap (OSM) lors de mes études de géographie. Nous avons utilisé plusieurs fois OSM comme source de données et c’est à ce moment que j’ai découvert le projet. Je ne m’y suis impliqué que lors de ma dernière année de master avec le premier mapathon inter-universitaire en 2016 et les mapathons auprès de MSF à Bruxelles qui ont suivi (ainsi que State of the map).
Que cartographiez-vous ? Y a-t-il des différences depuis vos débuts ?
Je cartographie un peu de tout, mais surtout l’est du Brabant Wallon. Actuellement, je me suis lancé dans plusieurs projets parallèle : remettre au goût du jour la carte de Louvain-la-Neuve ; et aussi ajouter tous les monuments et sites classés du patrimoine dans les environs ! Par rapport à mes débuts, ça a beaucoup évolué. J’ai commencé par cartographier des bâtiments et des routes pour les projets missing maps et Humanitarian OpenStreetMap Team (en Afrique et Haïti notamment). Puis je suis passé à la Belgique et ma commune d’origine : Chaumont-Gistoux. J’ai découvert à ce moment un autre cartographe de ma région “ThibPhil” et à deux, nous avons plus ou moins complété toute la commune ainsi que plusieurs villages de l’est du Brabant Wallon. J’ai bien sûr détaillé au maximum ma maison, mon jardin et les environs immédiats (avec les surfaces des routes, les lignes électriques, …). Et maintenant, je continue encore en variant les plaisirs pour ne pas se lasser ! :-)
Comment cartographiez-vous ?
Je cartographie beaucoup avec les images satellites (notamment pour placer les bases comme les routes, batiments, certains landuse…). Je récupère aussi des traces GPS et photos chaque fois que je peux lors de mes promenade (surtout pour vérifier ce que je cartographie à la maison et obtenir plus de détails). Plus récemment, j’ai commencé à contribuer à Mapillary pour aider à identifier des éléments auxquels je ne ferais pas attention directement. Sans oublier l’ajout de mes photos sur wikimedia quand cela a un intérêt.
Un menhir découvert près de chez moi lors de mes relevés !
Comment menez-vous vos relevés sur le terrain ?
En général, je ne suis pas forcément très prévoyant et je pars dans une direction avec mon Fairphone et je m’adapte en créant mon trajet en regardant où sont les “fixme” que j’ai placé via OsmAnd, mais aussi en essayant de passer par des monuments ou sentiers que je n’ai pas encore pu prendre en photo et cartographier. Je fais mes relevés autant à pied qu’à vélo.
Où cartographiez-vous ?
Comme précisé précédemment, j’ai commencé par cartographier à l’étranger via HOT (en Afrique et à Haiti). De nos jours, je me concentre sur la Wallonie et surtout sur le Brabant Wallon où j’habite.
Quelle est votre plus grande réussite en tant que cartographe ?
La cartographie de la quasi-totalité de ma commune (Chaumont-Gistoux) avec un détail assez important (haies, jardins dans pas mal de cas et la majorité des POIs (magasins, services, …)). Il ne doit pas rester beaucoup de petits monuments ou chapelles à rajouter !
Pourquoi cartographiez-vous ? Qu’est-ce qui vous motive ?
C’est une passion (ce qui explique probablement mon choix de métier) et je crois en ce projet qui fait collaborer des personnes de tout horizon ! J’adore découvrir des nouveaux lieux et leur histoire lorsque je me mets à les cartographier, en allant notamment sur le terrain mais aussi en faisant des recherches pour trouver plus d’informations sur les monuments…
Quelle est la partie la plus difficile en cartographie ?
Je dirais que le plus difficile est de rester focaliser sur un objectif. Il est tellement facile de vouloir corriger toutes les choses que l’on voit quand on commence à éditer quelque part, et souvent on laisse tomber ce que l’on avait commencé. Pourtant, en se focalisant sur un but, cela fait gagner pas mal de temps, mais… oh un papillon !
Quels sont vos plans de cartographie dans un futur proche ?
Compléter les corrections de la ville de Louvain-la-Neuve, cartographier plus en détail une autre commune voisine (Walhain), et ajouter tous les sites historiques que je peux visiter durant mes week-ends ! Plus particulièrement, je me concentre sur les grands monuments et sites historiques wallons.
Avez-vous des contacts avec d’autres cartographes ?
Oui, j’ai très vite eu des contacts avec les autres membres d’OSM Belgique lors du renouveau des meetups à Bruxelles (avec la rencontre de quelques illustres membres ! ;-) ). J’ai aussi eu pas mal de contacts avec les (trop peu nombreux) cartographes wallons (notamment Julien Minet). J’essaye de participer à autant de meetups et réunions que possible car c’est toujours agréable de discuter de nos façons de travailler.
Utilisez-vous vous-même OpenStreetMap ? Comment ?
J’utilise régulièrement OpenStreetMap pour mes loisirs (planifier des excursions ou mes vacances, trouver un restaurant, …), mais aussi à mon travail où j’utilise assez souvent des données issues d’OSM (notamment le réseau routier) pour faire mes cartes et autres analyses spatiales.
Faites-vous d’autres choses que la cartographie qui soit liées à OpenStreetMap ?
Je participe autant que possible en tant que bénévole aux mapathons en Belgique (chez Médecins sans frontières ou dans les universités), mais aussi à différents évenements ou conférences pour faire la promotion du projet d’OpenStreetMap.
Pour conclure, y a-t-il autre chose que vous voulez mentionner ?
J’aimerais remercier tous ceux qui font ce qu’OpenStreetMap est aujourd’hui, car c’est un projet ambitieux soutenu par une formidable communauté dont on est fier d’être membre. Depuis que j’ai commencé à participer, j’ai déjà pu voir des évolutions de mentalité envers le projet (par les administrations publiques et sociétés privées) ce qui nous encourage encore plus car on sait que ces données sont utilisées !
Enfin, je vais réaliser un nouvel appel à tous les Wallon(ne)s de participer à OpenStreetMap. Nous sommes encore trop peu nombreux en Wallonie et pourtant, il y a beaucoup de choses à compléter par chez nous. N’hésitez pas à venir nous voir dans l’un des meetups wallons ou ailleurs, mais aussi sur le chat Riot !