Contributeur du mois: Brecht Bonne

- Marc Gemis


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Brecht Bonne cartographie sous le pseudonyme de peeweeke, la raison de ce pseudonyme est une très longue histoire… Brecht a 33 ans et il vit à Brugge. Actuellement il est entre deux emplois. Il a étudié l’informatique : administrateur réseau. Brecht est très actif et a beaucoup d’occupations. La première, bien sûr, est l’informatique, mais il est aussi bénévole dans un mouvement de jeunes aidant les personnes handicapées, ainsi qu’à la croix-rouge, et chez Oxfam Solidarity, dans un de leurs magasins du monde. Il aime voyager, pas toujours très loin car même proche de la maison il ressent le même plaisir! Depuis quelques années, il combine touts ça avec OpenStreetMap.

Comment avez vous découvert OpenStreetMap ?

La première fois que j’ai entendu parlé d’OpenStreetMap, c’était il y a assez longtemps en 2007. J’y ai cherché ma ville natale : Brugge et il n’y avait, à ce moment là, pas grand chose sur la carte. J’ai donc laissé de coté, pour un temps, le projet. En 2011, j’ai acheté un GPS, un ‘Garmin eTrx Legend Hcx’. Comme je n’avait pas acheté de carte avec, j’ai chercher où en trouver une… et je suis retombé sur OpenStreetMap! J’ai donc installé la carte. Lors d’un premier test dans mon voisinage, j’ai remarqué qu’un chemin, proche de l’endroit où je vivais, n’était pas noté sur la carte. Il m’a fallut plusieurs mois avant de réellement cartographier et en avril 2011, j’ai finalement ajouté mes premiers noeuds sur le serveur d’OpenStreetMap.

Utilisez-vous OpenStreetMap ?

Presque tous les jours, j’utilise OpenStreetMap. Mes assistants de navigation utilisent tous des cartes basées sur OpenStreetMap et quand je ne connais pas l’endroit où je suis, j’utilise OpenStreetMap. Le degré de détails est bien meilleur que sur les autres cartes. Quand je vais me promener, faire du vélo, conduire, ou quand je prends l’avion, j’ai toujours OpenStreetMap dans ma poche.

Comment cartographiez vous ?

J’utilise presque toutes les méthodes, mais la plus part de temps je fais des relevés de terrain ! Je fais principalement ces relevés dans et autour de Brugge. Contrairement à ce que vous pouvez penser, il y a beaucoup de travail à faire à Brugge. La communauté OpenStreetMap est quasi-inexistante, avec seulement très peu de membres actifs. Je fais des relevés de terrain car je trouve que c’est le meilleur moyen de collecter des données. Ma boite à outils grandit au fil des ans. Mon “Garmin eTrex Legend Hcx” me suit depuis le début. Je peux, sans aucun problème, ajouter dans la base de données les traces et les points que je collecte avec cet outil. Mais il faut assigner un nom unique pour chaque point, cela n’est pas pratique pour une promenade comportant 66 bancs. Par la suite, j’ai eu un “track-logger”. Malheureusement, je l’ai perdu dans les buissons du Kent, en Angleterre. Après avoir reçu un bon sac-à-dos, j’ai commencé à tester mon smartphone. J’ai testé quelques applications et Vespucci me semblait être le meilleur. Il y a quelques mois, j’ai découvert “OSMTracker” qui correspond bien mieux à ce que je recherche. Surtout parce que l’application ne se plaint pas après un nième banc ou arbre mais je préfère quand même modifier les données d’OpenStreetMap sur un grand écran et avec une souris. Oui, je l’avoue, j’aime les dimanches pépères quand le temps est moche durant lesquels je reste dans mon fauteuil à cartographier à partir des orthophotos de Bing. Le plus grand projet que je n’ai jamais fait a été de préparer un voyage en août 2014. J’avais prévu de faire des balades dans la très belle nature de Carmethen, au Pays de Galles. J’ai donc cartographié, le long de la route allant vers Llandeilo, une rivière complète ainsi que ses alentours. Il m’a fallu quelques semaines pour finaliser ce projet. Une des raisons était que l”Ordnance Survey Opendata” n’était pas disponible pour la portion complète. J’ai donc du utiliser les veilles images de Bing. J’ai pas mal été à la bibliothèque de Brugge pendant cette période. Malheureusement quand je suis arrivé au Pays de Galles, je me suis rendu compte que le vieux chemin de fer que j’avais cartographié était devenu des propriétés privées… Comme vous pouvez le voir sur ma page de statistiques, je suis un utilisateur dévoué de JOSM. C’est un programme très robuste, à la fois sur Windows et Linux avec beaucoup de fonctionnalités. Durant le “Missing Maps Marathon” d’Anvers, j’ai appris quelques nouveaux trucs. Je dois tout de même avouer que j’ai ajouté mon premier noeud avec Potlatch. Mais comme avec iD, j’ai très vite rencontré les limitations de l’éditeur. Quand MapRoulette était mentionné sur OSM.be, je l’ai essayé. Quoi qu’il en soit avec quelques essais pour séparer les routes et les rivières en Italie, j’ai abandonné. Peut être que je le réessayerai plus tard.

Où cartographiez vous?

La plus part de mes activités de “mapping” sont proches de ma ville natale. C’est à dire en Belgique, mais quelques fois mes balades m’amènent à l’étranger en Zeeland (Pays-Bas) ou dans le département du Nord en France. Je vous ai déjà parlé de mes aventures au Pays de Galles. Aussi j’ai fait quelques corrections dans le Kent. Durant mes vacances en Ireland en 2012, je n’ai pas pu résister de cartographier deux de mes randonnées. Durant une des premières rencontres OSM belge, j’ai rencontré Jorieke. Avec beaucoup de passion, elle m’a parlé de son travail en République Centraficaine. Après ça, j’ai complété ma première tâche pour HOT pendant des inondations en Inde. Plus récemment, j’ai eu beaucoup de plaisir durant le “Missing Maps Mapathon”, c’est très gratifiant de faire un tel travail. Avec le projet HOT, j’ai (virtuellement) voyagé autour du monde : en Inde, mais aussi en République centraficaine, au Mali et au Congo-Kinshasa. J’ai même fait 8 changements dans des endroits inconnus, probablement la lune…

Que cartographiez vous?

Mes premières contributions étaint assez petites et j’étais très prudent. Comme je l’ai dit plus haut, il m’a fallu presque un an pour faire ma première modification. Actuellement c’est beaucoup plus facile et ça va plus vite. Avec mon GPS, je me promène un peu, à pied ou en vélo, et après ça je mets tout en ligne. Je ne suis pas spécialisé dans un topic ou une caractéristique, mais quand je rencontre quelque chose qui n’a pas été cartographié dans ma zone, je me concentre dessus pour un petit temps. Un exemple est les lignes de bus à Brugge. Il y a deux étés, je me suis concentré sur mon voisinage, principalement les rues, chemins et aires de jeux. Sint-Pieters et Sint-Jozef, deux banlieues de Brugge, sont maintenant cartographiées complètement. Cet été j’ai commencé à ajouter plus de détails, en collectant le numéro des maisons, à l’aide de FieldPapers. Cela m’a amené à parler avec les voisins, qui pensaient que j’étais un mec bizarre. Je crois que vous n’avez pas besoin d’explication. Depuis quelques années, j’ai commencé à emprunter les itinéraires pédestres qui passent près de chez moi, et bien sûr, je les ai cartographié. J’ai complété le réseau “Zwin” et le “Kustwandelnetwork”, qui relie la réserve naturelle du Zwin et le “Westhoek”. J’ai même franchi la frontière car le réseau va jusque Dunkerque. J’ai arrêté de les cartographier aux Pays-Bas. La qualité de la carte me semble bien meilleure qu’en West-Vlaanderen : une grande partie de l’itinéraire “Grenzeloos Genieten” était déjà référencée. J’ai d’autres projets en tête pour le futur.

Pourquoi cartographiez vous?

Je cartographie surtout pour partager les informations que je connais. Avant j’avais un voisin qui donnait des cours de marche à pied nu. Quand je cartographiait un nouvel endroit de verdure, il était content. Aussi c’est une bonne occasion pour sortir se balader. Les noeuds et chemins qui en découlent dans OpenStreetMap sont un chouette extra. Récemment j’ai découvert un pont qui connecte deux itinéraires pédestres. J’ai été très content d’ajouter cette information importante à OpenStreetMap. Dans le cadre du projet HOT ça apporte beaucoup plus de satisfaction car on sait que ça peut sauver des vies. Aussi c’est chouette que la communauté puisse générer des cartes qui puissent être utilisées pour la navigation, utilisées par des programmes comme OsmAnd ou Garmin.

Contribuez vous à OpenStreetMap d’une autre manière ?

Pas vraiment même si j’ai contribué à d’autres wiki. C’est beaucoup de travail. J’ai aussi été inscrit aux listes de diffusion, mais ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. J’ai proposé de donner une formation sur OpenStreetMap dans une maison de quartier, mais les travailleurs ont pensé que ça n’intéresserait personne. Je vais peut être aider au travail de traduction. Et pour aider au développement des programmes, il faudrait que j’apprenne à coder.

Quel est votre plus grande prouesse en temps que contributeur ?

La cartographie de mon voisinage et les routes de bus dans ma ville. Ainsi que ma contributions aux nombreux kilomètres d’itinéraires pédestres en Belgique, aux Pays-Bas, en France, aux Pays de Galles et en Irlande.

Avez-vous des idées pour élargir la communauté OpenStreetMap et comment peut-on motiver plus de gens à contribuer ? De mon expérience, les gens ne donnent quelque chose que si ils peuvent en tirer un bénéfice. Donc, j’imagine que la communauté va grandir automatiquement quand la qualité des cartes et des applications va s’améliorer. En 2007, je n’ai pas commencé à contribuer car la carte était vide. Le projet semblait tellement énorme que je n’ai pas pu commencer. En 2011, ça a beaucoup changé. Je crois que compléter une carte est plus attirant que la construire à partir de rien.

Quelle est, selon vous, la plus grande force d’OpenStreetMap?

Sa plus grande force est sa neutralité. En temps que groupe, nous ne nous occupons pas de défendre des intérêts particuliers. Aussi, la rapidité pour complètement cartographier une zone après une catastrophe est incroyable. Ca vient du faire que le système est basé sur la contribution de bénévoles, ça va plus vite que si c’est basé sur un travail rémunéré.

Comment restez vous à jour par rapport à l’actualité d’OpenStreetMap ?

Grâce aux rencontres mensuelles, et aussi grâce au site osm.be.

Avez vous des contacts avec d’autres contributeurs ?

Dans le passé, j’ai essayé de contacter des contributeurs habitant à coté de chez moi mais sans succès. Seul un contributeur a répondu, il était intéressé par une tasse de café. Mais nous étions intéressés par des sujets différents. Sinon, les rencontres mensuelles sont très utiles pour apprendre de nouvelles choses.

Pour conclure, y a t il encore quelque chose que vous voudriez dire au lecteur?

Je crois qu’il faut considérer le travail des participants du Missing Maps Meeting d’Antwerp à sa juste valeur. La majorité de ces gens n’avaient jamais entendu parler d’OpenStreetMap; et malgrè ça, le travail a été fait en quelques heures. Bravo!