Contributeur du mois: Jonathan Beliën (Belgique)

- escada


Qui êtes-vous ?

Jonathan on hdyc

Je m’appelle Jonathan Beliën, je suis développeur web spécialisé dans la cartographie numérique. J’habite Bruxelles depuis ma plus tendre enfance et suis amoureux de cette ville formidable. Vous pouvez me trouver sur à peu près tous les réseaux sociaux sous le pseudonyme “jbelien” (très original, j’en conviens). Je suis également photographe (très) amateur et (grand) amateur de LEGO.

Quand et comment avez-vous découvert OpenStreetMap ?

D’après la création de mon compte, j’ai découvert OpenStreetMap en 2012 ; je ne me souviens plus très bien de ce que j’ai fait à cette époque mais il me semble avoir découvert MapRoulette et avoir fait quelques contributions par ce biais-là. Puis j’ai manifestement oublié l’existence d’OpenStreetMap jusque 2016 et le Mapathon National. J’y suis allé sans bien savoir où je mettais les pieds mais l’idée de cartographier une zone d’Afrique pour une ONG me semblait (et me semble toujours d’ailleurs) plutôt sympa. Je me suis donc installé devant un PC, ai découvert que j’avais déjà un compte OSM (ha tiens oui !) et ai passé la journée à cartographier ! Le soir même Jorieke m’a invité à me joindre à eux pour aller boire un verre, j’y ai rencontré Joost et Yannick … Puis je suis venu au mapathon suivant, et au suivant, puis été bénévole au State of the Map, et je suis ne suis plus jamais parti !

Que cartographiez-vous ? Y a-t-il des différences depuis vos débuts ?

J’essaie de varier les plaisirs, de cartographier localement à Bruxelles, de participer au mapathons HOT mais aussi de cartographier des coins de Belgique ou de France qui ne l’ont pas encore été (petits villages wallons et français). A première vue mon quartier à Jette semblait parfaitement cartographié et complet (les arbres, les poubelles, …), j’ai donc commencé avec les projets HOT et l’Afrique où il y a plus de choses “simples” à cartographier (routes, huttes, villages, …) puis je suis revenu sur Bruxelles où maintenant que je m’y connaissais un peu mieux, je pouvais ajouter des choses plus facilement (magasins manquants, …) ou faire des corrections puisque je suis sur le terrain ; et enfin, je me suis rendu compte que certains coins de la Wallonie sont aussi déserts qu’en Afrique et j’ai donc décidé de cartographier les petits villages qui manquent …

Comment cartographiez-vous ?

La plupart du temps depuis ma chaise de bureau (ou depuis une chaise lors d’un mapathon) avec ce bel outil qu’est JOSM. Mais je suis rendu compte que c’était tout aussi sympa (si pas plus) d’aller sur le terrain ! Ces derniers temps, ça m’arrive donc de m’imprimer des “field papers” et d’aller me promener dans un quartier de Bruxelles pour relever tout ce qu’il manque (ou ce qui serait incorrect).

Comment menez-vous vos relevés sur le terrain ?

Comme précisé ci-dessus, pour Bruxelles, je me définis une zone à couvrir, j’imprime quelques “field papers”, je prends mon bic bleu et mon bic rouge et je me mets en route. Puis je fais le tour de toutes les rues de la zone le plus systématiquement possible. En vacances par contre, j’essaie de me souvenir de choses qui pourraient manquer en prenant quelques photos et je cartographie après la balade la zone dans laquelle j’ai été me promener en essayant de me souvenir et me basant sur les quelques photos faites.

Où cartographiez-vous ? Localement, HOT ?

Doische

Bruxelles étant assez bien cartographié, j’ai bien plus de contributions en dehors de Bruxelles qu’à Bruxelles. Mais cela me tient vraiment à coeur que Bruxelles soit “parfaitement” cartographiée donc j’y travaille !

Je participe à tous les mapathons en Belgique depuis le Mapathon National 2016 et donc je contribue également pas mal aux tâches HOT lors des mapathons.

Comme je l’ai dit précédemment, il m’arrive aussi de cartographier en Wallonie et en France. Ce qui fait que je cartographie un peu partout et des choses différentes, c’est ce qui fait que cela reste amusant je pense.

Quel est votre plus grande réussite en tant que cartographe ?

Ma plus grande réussite (pour autant qu’on puisse parler de réussite) est probablement le projet 2741 en Palestine. C’était une tâche mise en place pour la conférence “RightsCon” à Bruxelles. J’y suis allé comme bénévole pour aider lors du mapathon qui y était organisé. Le mapathon a eu un succès assez mitigé mais j’ai eu la chance d’un peu discuter avec les Palestiniens venus à Bruxelles pour l’événement. Je me suis levé chez moi le lendemain et je me suis dit que j’allais continuer le travail initié la veille … J’ai donc commencé à choisir une tâche, puis une autre, … jusqu’à ce que je me dise “Tiens, toutes les tâches sont terminées” et que je me rende compte que j’avais passé plusieurs heures à cartographier 102 tâches … Je n’ai toujours pas compris ce qu’il m’était arrivé ce matin-là ; je suppose que c’était un mélange d’intérêt pour le projet et le fait que ça m’amusait bien de cartographier ces tâches.

HOT Projet 2741

Je cartographie également la commune de Doische où j’ai de la famille qui vit ; j’ai donc commencé à cartographier tous les batiments de la commune. Le travail n’est pas encore terminé, loin de là, mais je m’y remets régulièrement quand j’ai un peu de temps.

Pourquoi cartographiez-vous ? Qu’est-ce qui vous motive ?

Comme je travaille dans la cartographie numérique, depuis que j’utilise OpenStreetMap, ma motivation première est évidemment d’améliorer au plus possible mon outil de travail. A chaque contribution, mon outil devient meilleur !

Mais j’aime évidemment aussi l’idée d’avoir une carte de la planète entière disponible à tout moment accessible par n’importe qui ! On n’y est évidemment pas encore mais à chaque mapathon, à chaque contribution, on se rapproche un peu plus du but ! Il suffit de comparer OpenStreetMap avec n’importe quelle autre carte propriétaire pour voir à quelle point OpenStreetMap est imbattable !

Quelle est la partie la plus difficile en cartographie ?

Il y a quelques mois j’aurais dit les relations dans OpenStreetMap ! Mais j’ai depuis travaillé sur les relations du réseau cycliste bruxelles pendant l’OpenSummer of Code et tout compte fait, une fois qu’on a commencé à jouer avec cela devient (un peu) moins terrifiant !

Maintenant, je dirais que la partie la plus difficile est d’accorder toutes ces personnes qui cartographient et qui ont des idées différentes de ce qu’est la cartographie. Il y a régulièrement des débats plus qu’animés sur la mailing-list sur comment cartographier telle ou telle chose … mais à la fin, tout se termine toujours (?) bien et sans effusion de sang.

Quels sont vos plans de cartographie dans un futur proche ?

Terminer les batiments de la commune de Doische ! Mais aussi continuer à circuler dans Bruxelles avec ma feuille et mon bic pour améliorer les alentours de chez moi et puis pourquoi pas m’étendre vers le centre ou d’autres communes ! Enfin, même si c’est plus du développement que de la cartographie, je suis en train de travailler sur un outil permettant de comparer facilement un lot de données avec ce qu’il y a déjà dans OpenStreetMap : https://github.com/jbelien/osm-compare Et il y a toujours bien sûr le fond de carte belge basé sur OpenStreetMap dont je m’occupe : https://tile.osm.be/

tile.osm.be en Français

Avez-vous des contacts avec d’autres cartographes ?

Depuis le Mapathon National 2016, je vois quasiment tous les mois le noyau dur d’OpenStreetMap Belgique (coucou Joost, Ben, Jorieke, …). Mon but en allant au Mapathon National l’année passée n’était pas du tout de rejoindre la communauté mais je dois bien avouer que le fait de rencontrer toutes ces personnes plus que sympathiques m’a rapidement décidé à plus m’investir dans OpenStreetMap Belgique ; du coup, dès le second mapathon, je me suis retrouvé bénévole ; et 1 an plus tard, membre du conseil d’administration d’OpenStreetMap Belgique aux côtés de Ben et Joost !

Utilisez-vous vous-même OpenStreetMap ? Comment ?

J’utilise maintenant depuis quelques années OpenStreetMap de manière quotidienne ; essentiellement, en tant que fond de carte avec https://tile.osm.be/ mais de plus en plus en tant que base de donnes géographiques. A chaque nouvelle thématique pour laquelle OpenStreetMap pourrait être une source, je suis étonné de la qualité de ces données !

Faites-vous d’autres choses que la cartographie qui soit liées à OpenStreetMap ?

Depuis que j’ai rejoins la communauté début 2016, j’ai été bénévole aux divers mapathons un peu partout en Belgique (comme assistance et comme validateur) ; J’ai également développé quelques outils pour la communauté :

osm.be Et depuis debut 2017, je suis également membre du conseil d’administration d’OpenStreetMap Belgique et aide à l’organisation des meetups à Bruxelles.

Pour conclure, y a-t-il autre chose que vous voulez mentionner ?

Cela fait maintenant 1 an et demi que j’ai vraiment rejoint les “rangs” d’OpenStreetMap (aussi bien en tant que contributeur qu’en tant que membre de la communauté OpenStreetMap Belgique) et je dois bien avouer que je suis vraiment impressionnée par la qualité et la puissance de cet outil ! J’aimerais que les administrations et les grosses sociétés se mettent à s’intéresser à cet outil incroyable (plutôt que de prendre les solutions propriétaires parce que c’est ce qu’ils ont toujours fait). J’y travaille presque quotidiennement et ai suis ravi d’avoir déjà “converti” quelques administrations mais le travail continue !

Enfin, cela fait maintenant 2 ans que j’assiste à quasiment tous les meetups OpenStreetMap Belgique et il n’y a vraiment très peu de Wallons qui y assistent ! La communauté semble composée uniquement de Bruxellois et de Flamands alors qu’il y a évidemment des contributeurs wallons (enfin, je pense … j’espère !). Cela fait un petit temps qu’on réfléchit à ce problème au sein du conseil d’administration mais on n’a toujours pas compris pourquoi il y avait si peu de Wallons qui assistent aux meetups (ou qui organisent des meetups en Wallonie). Amis wallons, venez boire un verre avec nous lors du prochain meetup, vous verrez nous sommes très sympathiques, nous ne mordons pas, et on passe toujours (!) une bonne soire !