Contributeur du mois: Diseret (Belgique)

- Pierre Parmentier


Sa page personnelle et sa page de contribution.

Bonjour Louis ! Voudrais-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Je m’appelle Louis et je contribue à OpenStreetMap sous le pseudo Diseret. J’étudie à l’UCLouvain (Université catholique de Louvain) mais mappe principalement ma région, la Gaume, dans le sud de la Belgique.
Comment et quand as-tu découvert OpenStreetMap ?
Je ne me rappelle plus du détail mais ça doit remonter à 2015-2016. Je me suis mis à consulter OpenStreetMap parce que j’y ai remarqué certaines informations qui n’étaient pas reprises par les autres cartes. Après un certain temps en comprenant le côté participatif par analogie avec Wikipédia je me suis décidé à créer un compte et contribuer.
Comment utilises-tu OpenStreetMap ?
J’utilise OpenStreetMap presque à chaque fois que j’ai besoin d’une carte ou de trouver un itinéraire. Par openstreetmap.org si j’ai un ordinateur à disposition et, sinon, avec l’application OsmAnd.
Quelle sorte de contributeur es-tu et dans quelle région cartographies-tu ?
Je cartographie principalement dans la commune d’Étalle et aux alentours, et là où je passe à vélo. Si je fait une modification ailleurs c’est pour corriger une erreur dans la carte. Je fais cela directement dans JOSM en observant l’imagerie quand il s’agit de tracer des bâtiment ou l’occupation des sols. L’autre moitié du temps je note ce que je vois à vélo puis, une fois rentré, j’ajoute cela à OpenStreetMap. Dans ce cas-là il s’agit plutôt de chemins, de bancs, de pancartes, …
Que cartographies-tu ? As-tu une spécialisation ?
Je ne crois pas avoir une spécialisation ; j’ajoute tout ce qui semble manquer, mais je dirais que les trois sujets les plus importants sont les bâtiments, les chemins de forêt et de campagne, et enfin l’occupation des sols.
Quelle est ta plus grande prouesse en tant que contributeur ?
C’est probablement d’avoir tracé tous les bâtiments dans cinq ou six villages près de chez moi. Mais j’en ai encore quelques-uns à faire.
Pourquoi cartographies-tu ? Qu’est-ce qui te motive ?
D’abord parce que j’utilise directement la carte que j’ai cartographiée, et puis surtout parce que je considère cela comme relativement important d’avoir des alternatives libres au monopole de Google et autres. Une carte en particulier a une grande influence sur ce qu’elle décrit - ça touche de près au monde vécu. En plus d’être une production de connaissance qui est par nature décentralisée.
As-tu des idées pour élargir la communauté OpenStreetMap, pour motiver plus de gens à contribuer ?
C’est difficile comme question parce que le nombre de contributeurs d’OpenStreetMap est très lié à sa popularité en tant que carte, et Google domine totalement l’écosystème de recherche sur internet. Mais cela est un problème qui dépasse la seule communauté d’OpenStreetMap, où une solution devrait nécessairement coordonner tout le monde du logiciel libre. En attendant, à mon avis, si on ne peut pas gagner par l’échelle globale, il vaut mieux se concentrer sur des projets locaux. C’est dans l’esprit OpenStreetMap après tout. Mais honnêtement je n’ai pas de solution concrète à donner qui ne soit pas déjà en place.
As-tu des contacts avec d’autres contributeurs ?
Pas beaucoup. Je lis de temps en temps le Matrix channel d’OpenStreetMap Belgium, parfois j’interagis, mais je ne suis pas le plus investi dans la communauté.
Quelle est, selon toi, la plus grande force d’OpenStreetMap ?
Comme dit avant, une carte c’est un production de connaissance qui est toujours décentralisée. Une entreprise doit dépenser des fortunes à sonder tout le territoire, alors qu’OpenStreetMap fait de la meilleure qualité avec presque uniquement du bénévolat. Pour prendre l’exemple de Wikipédia, plus personne n’imagine qu’une encyclopédie centralisée puisse s’imposer. C’est parce que le modèle décentralisé est juste beaucoup plus efficace. Donc, dans certains domaines, une fois qu’un projet libre devient dépasse un seuil de qualité qui permet de concurrencer les monopoles de grandes entreprises, il n’y a plus de retour en arrière. Ce n’est pas arrivé avec OpenStreetMap parce que pour la plupart des gens, n’importe quelle carte avec les rues et adresses suffit, et donc ce qui prévaut c’est l’option par défaut, la première dans les résultats de Google. Mais je suis certain que, sans ce genre de monopole, OpenStreetMap deviendrait vite la carte la plus utilisée. De manière moins abstraite, le fait de n’avoir pas de structure rigide qui contrôlerait la création de nouveaux tags, par exemple, la rend flexible, et le fait de ne pas être décomposée en une multitude de couches aide à prendre le tout en compte quand on y contribue.
Quel est le plus grand défi pour OpenStreetMap ?
Outre le problème de visibilité je pense que construire des communautés de cartographes locales dans les régions du monde où l’accès à internet n’est pas répandu est le plus grand défi. En Europe occidentale OpenStreetMap est déjà souvent la meilleure carte disponible, mais là où il y a peu de contributeurs locaux la situation n’est pas la même. Et certes il y a des projets comme HOT (Humanitarian OpenStreetMap Team) mais ce n’est pas la même chose que des habitants avec des connaissances locales qui se réapproprient la carte et la modifient suivant leur besoins.
Comment restes-tu à jour par rapport à l’actualité d’OpenStreetMap ?
Je suis un peu l’actualité d’OpenStreetMap Belgique, par Matrix ou par le site web, et occasionnellement quand je tombe sur un article parlant d’OpenStreetMap je le lis. Et je me fie au wiki pour les tags bien sûr.
Pour conclure, y a-t-il encore quelque chose que tu voudrais dire au lecteur ?
De surtout, surtout contribuer ce que vous voulez et de le faire à votre rythme. Dans la limite du raisonnable bien sûr. Il n’y a pas de liste de priorités ou de méthode à suivre. Une bonne carte est une carte conforme à vos centres d’intérêt.

Merci, Louis, pour cette interview.