Contributeur du mois: Mishari Muqbil (Thaïlande)

- Pierre Parmentier


Sa homepage et sa page de contribution.

Bonjour Misrahi ! Voudrais-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Je suis Mishari Muqbil, basé à Bangkok, en Thaïlande, et j’attribue une grande partie de ce que je suis au mouvement open source. Je suis actuellement coach InnerSource, c’est-à-dire que j’aide les organisations et les équipes à adopter les principes et les méthodologies de l’open source.
Je co-organise l’Open Tech Summit Thailand, une conférence internationale sur les logiciels libres, j’ai co-fondé CoderDojo Thailand, une communauté de programmation gratuite pour les enfants de 7 à 17 ans, je co-organise Bangkok Scientifique, un meetup pour améliorer la culture scientifique, et je fais partie de la communauté Homeschooling parce que j’ai toujours pensé que l’apprentissage dans les communautés (comme OpenStreetMap) avait plus d’impact que l’apprentissage à l’école.
Je suis également un investisseur providentiel, avec des intérêts mineurs dans l’immobilier, l’agriculture, le commerce social, etc.
Comment et quand as-tu découvert OpenStreetMap ?
J’ai un compte depuis 2012, mais je suis probablement actif depuis environ six ans. J’ai été introduit à OpenStreetMap par jandetlefsen.
Comment utilises-tu OpenStreetMap ?
J’utilise OpenStreetMap principalement pour les itinéraires à vélo et pour trouver des installations lorsque je sors avec mes enfants. J’utilise également les données à des fins d’analyse, comme les coûts logistiques, et pour trouver des emplacements immobiliers optimaux. Lorsque je voyage, je trouve souvent des itinéraires de randonnée dans OpenStreetMap, car ils ont tendance à être mieux cartographiés que par les autres fournisseurs.
Quelle sorte de contributeur es-tu et dans quelle région cartographies-tu ?
J’ai un penchant à cartographier le lieu où je me trouve à ce moment-là, c’est-à-dire principalement le centre-ville de Bangkok et les provinces frontalières du sud de la Thaïlande. Lorsque je me rends dans un nouvel endroit, j’essaie également d’ajouter les coordonnées, les heures d’ouverture, etc.
Que cartographies-tu ? As-tu une spécialisation ?
Je cartographie beaucoup d’aménagements pour cyclistes et piétons autour de Bangkok. En dehors de cela, j’aime cartographier les choses cachées à la vue de tous, comme les cabines téléphoniques et les boîtes aux lettres que l’on n’utilise plus guère, mais qui, selon moi, devraient être documentées quelque part car elles ont joué un rôle essentiel dans notre société. Ensuite, je cartographie les installations qui peuvent être utiles à d’autres parents, comme les terrains de jeux, les toilettes, etc. Dernièrement, j’ai aimé sortir avec StreetComplete et faire des requêtes.
Quelle est ta plus grande prouesse en tant que contributeur ?
Ma contribution la plus importante a été d’ajouter à la carte des données sur le sud de la Thaïlande, déchiré par les insurrections, et de commencer à faire des efforts pour rendre les données disponibles en [langue] Kelantan Pattani Malay.
En tant que membre de la communauté, ma réalisation la plus notable est d’avoir engagé [l’entreprise] Grab lorsque sa contribution posait problème, puis d’avoir collaboré avec elle sur un nouveau processus qui confie la responsabilité à la communauté, ce qui a permis d’améliorer considérablement les données cartographiques et de réduire les frictions dans le travail avec la communauté. J’espère que cela servira également de modèle pour les futures modifications à grande échelle.
Pourquoi cartographies-tu? Qu’est-ce qui te motive ?
Tout d’abord la curiosité, il est fascinant de regarder des cartes et de voir comment la civilisation s’est développée et a évolué, de la vieille ville aux développements modernes. Grâce aux cartes, on peut souvent voir comment les différentes générations ont appliqué leur vision à une ville. J’aime aussi regarder comment les gens se déplacent, les limites de notre urbanisme et comment les gens l’ont détourné en créant des raccourcis accessibles à travers des propriétés privées.
Deuxièmement, pour le vélo, je considère que plus j’alimente OpenStreetMap en données, plus je peux tirer profit des algorithmes qui traitent les itinéraires cyclables, ce qui rend le vélo plus agréable.
Troisièmement, je ne sais pas quels services passionnants pourraient être créés à partir de ma contribution. Peut-être qu’un jour, j’aurai besoin de recourir au routage des fauteuils roulants. Peut-être quelqu’un cherche-t-il un restaurant végétarien ou halal dans ma région. Peut-être y a-t-il un parent à la recherche de toilettes, un touriste à la recherche d’un point de repère, ou une entreprise de logistique qui optimise ses itinéraires pour rendre la livraison de colis moins chère et réduire la consommation d’énergie. Les choses construites à partir des données que j’ai contribué à créer peuvent améliorer ma vie.
Je vois également que les écoles et les bureaux deviendront moins essentiels à l’avenir, et que nous choisirons les installations qui nous conviennent le mieux. Pour planifier nos journées et nos vies, nous aurons besoin de données cartographiques de qualité. D’une certaine manière, une bonne carte signifie plus de liberté, plus de possibilités et plus de choix.
Mais en fin de compte, je cartographie parce que c’est amusant.
As-tu des idées pour élargir la communauté OpenStreetMap, pour motiver plus de gens à contribuer ?
J’aimerais voir plus de développement dans des outils comme StreetComplete qui sont spécialisés et simples. Ces outils permettraient aux nouveaux contributeurs de commencer à contribuer de manière simple et intuitive.
Les rencontres et les activités locales mais connectées au niveau mondial, à l’instar de la façon dont la communauté cryptographique gère son expansion, pourraient également être une bonne idée pour renforcer la communauté.
En parlant de cela, la crypto liée à la contribution à OpenStreetMap est intéressante. Gridcoin.us donne des jetons GRC aux contributeurs BOINC, et OSMAnd avait un programme donnant des BTC aux contributeurs. Je pense qu’il y a une vaste opportunité inexploitée et inexplorée à l’intersection de la contribution open source et de la crypto.
As-tu des contacts avec d’autres contributeurs ?
Je suis en contact avec la communauté de Chiang Mai [la plus grande ville du nord de la Thaïlande], et je fréquente le canal Telegram d’OpenStreetMap Asia.
Quelle est, selon toi, la plus grande force d’OpenStreetMap ?
OpenStreetMap en tant que forme d’expression personnelle, sa flexibilité et sa communauté.
La carte évolue et grandit constamment et permet de cartographier des choses pertinentes pour les individus et les communautés. Cela permet une personnalisation poussée du résultat et le rend utile pour une grande variété d’utilisations.
J’aime aussi passer du temps avec les gens de la communauté, et certains de mes meilleurs amis sont aussi activement impliqués dans OpenStreetMap. Pour paraphraser, je suis venu pour les données, je suis resté pour la communauté.
Quel est le plus grand défi pour OpenStreetMap ?
Le défi est d’attirer plus de contributeurs d’Asie, où il y a un manque d’intérêt pour les avantages de la contribution open source. La plupart des contributeurs sont soit occidentaux, soit centrés sur l’Occident. Nous pouvons faire mieux pour apporter des perspectives plus diverses au monde de la cartographie.
L’autre défi que je vois à mesure que la quantité de données augmente est de créer un environnement accueillant pour les nouveaux utilisateurs. Il y aura intrinsèquement un conflit entre les nouveaux utilisateurs qui ont une interprétation différente de la carte et les cartographes plus établis. Parfois, cette situation est accablante pour les nouveaux venus et une source d’angoisse pour les cartographes établis.
Comment restes-tu à jour par rapport à l’actualité d’OpenStreetMap ?
Principalement via weeklyOSM, le forum OSM Thaïlande, et le canal Telegram OSM Asie.
Pour conclure, y a-t-il encore quelque chose que tu voudrais dire au lecteur ?
Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué collectivement à faire d’OSM le grand projet qu’il est.

Merci, Mishari, pour cette interview.

Traduit de l’anglais par Pierre Parmentier avec l’aide de www.DeepL.com/Translator.