Contributeur du mois: Michel Hebert (France)

- Pierre Parmentier


Sa homepage et sa page de contribution.

Bonjour Michel. Voudrais-tu te présenter brièvement à nos lecteurs ?
Homme en retraite - 3/4 de siècle - actuel président d’une association sur ma ville sans rapport avec OpenStreetMap. Je pratique le cyclisme pour me distraire et rester en forme, et depuis plusieurs années membre du groupe local OpenStreetMap de Grenoble. Je ne suis pas informaticien mais je porte une attention particulière à ce milieu.
Comment et quand as-tu découvert OpenStreetMap ?
Il y a plusieurs années et pratiquant le cyclisme je souhaitais mettre un parcours sur mon GPS, trace créée à partir d’une appli de routage qui présentait alors des problèmes de blocage à un point particulier sur la carte OpenStreetMap. Curieux j’ai voulu en savoir plus sur OpenStreetMap pour solutionner ces problèmes, et ce furent mes premiers pas dans l’univers OpenStreetMap et de faire mes premières contributions. Et comme j’étais relativement actif j’ai été contacté par un membre local de la région grenobloise. Une cartopartie sur la commune de Vif fut le point de départ pour rencontrer des passionnés et apporter ma contribution dans tous les aspects pratiques et matériels à une époque où les applis sur smartphone n’existaient pas.
Comment utilises-tu OpenStreetMap ?
Assez rapidement j’ai trouvé un intérêt à utiliser JOSM et appris à le maîtriser correctement, et de le paramétrer pour plus d’efficacité en associant plusieurs greffons. Ainsi je peux tirer avantage du cadastre français qui nous permet d’importer très localement tous les bâtiments, piscines privées, rivières etc. JOSM est donc mon outil de collaboration favori.
Quelle sorte de contributeur es-tu et dans quelle région cartographies-tu ?
Mes zones de contributions sont assez disparates selon mes centres d’intérêts qui évoluent. Je privilégie ma région, ou mes lieux de vacances. Mais attentif au forum français, je m’engage dans des contributions spécifiques sur l’ensemble du territoire français et au fil de ces explorations j’actualise souvent les landuses et buildings que l’imagerie IGN et le Cadastre me permettent de sourcer.
Que cartographies-tu ? As-tu une spécialisation ?
Je n’ai pas de spécialisation, mais plutôt des centres d’intérêts qui ont évolués au fil des années et des nouvelles sources. A mes débuts j’avais découvert un site permettant le suivi des données géolocalisées du Ministère de l’Éducation Nationale de tous les établissements scolaires du département de l’Isère, tout un travail de vérification de géolocalisation et d’ajout de référencements. J’ai participe à plusieurs cartoparties organisées par notre groupe local de Grenoble, que je juge important et motivant pour la vitalité de notre équipe. Actuellement je consacre beaucoup de temps à la mise a jour des adresses postales en France grâce à des bases de données aménagées qui facilitent cette mission, ainsi que le suivi des nouvelles routes de mon département de l’Isère.
Quelle est ta plus grande prouesse en tant que contributeur ?
Il y a quelques années il y eu un changement de licence d’OpenStreetMap ; tous les contributeurs devaient donner leur accord pour ce changement. Certains n’ont pas répondu et toutes leurs traces furent annulées sauf les nœuds. Ainsi tous les sentiers d’une large zone protégée au sud de Grenoble appelée Frange Verte devaient être actualisés. Muni d’un GPS Garmin Oregon avec appareil photo intégré, j’ai parcouru le secteur à pied pendant plusieurs mois confirmant le passage des nœuds pour les chemins et les traces. Mais aussi, grâce aux photos géolocalisées, tracer des nouveaux sentiers. C’est probablement plus de 50 km de traces qui furent actualisées ; une réelle satisfaction de mapeur OpenStreetMap.
Pourquoi cartographies-tu? Qu’est-ce qui te motive ?
Pour contribuer à un enrichissement de ce bien commun planétaire que représente OpenStreetMap. Les mapathons auxquels j’ai contribué sont l’un des aspects les plus riches sur un plan personnel surtout Madagascar dont je me suis imprégné. Je suis motivé en permanence car les améliorations et enrichissements de la base sont variés et quasi perpétuels. Ma curiosité en est le moteur. Exemple : vérifier sur le terrain la géolocalisation des transformateurs et préciser nom, référence et type de ceux-ci. Un travail de terrain qui m’amène dans des lieux improbables.
As-tu des idées pour élargir la communauté OpenStreetMap, pour motiver plus de gens à contribuer ?
Avec notre groupe local de Grenoble, nous espérons avec l’organisation de cartoparties de motiver des locaux. À l’occasion de nos réunions mensuelles que le groupe local de Grenoble organise, le responsable vérifie tous les nouveaux contributeurs du secteur et les invite à ces réunions. Et parfois nous sommes surpris par le nombre de curieux qui arrivent avec des motivations disparates. Je pense que nous devrions alors initier ces curieux à l’usage des outils basiques iD et JOSM.
As-tu des contacts avec d’autres contributeurs ?
Oui naturellement puisque je suis membre depuis l’origine du groupe local de Grenoble et nos rencontres mensuelles sont très souvent enrichissantes. Et parfois lorsque je reçois réponse aux notes que j’ai déposées sur OpenStreetMap.
Quelle est, selon toi, la plus grande force d’OpenStreetMap ?
C’est certainement la large variété de contributeurs qui, sur la planète, qui font vivre, chacun avec son niveau technique plus ou moins évolué, cette base de données. Base qui s’enrichit chaque jour avec un niveau de détail en constante évolution, grâce aux échanges via les forums. Chaque pays peut exprimer ce qui le caractérise à travers ses propres sources.
Quel est le plus grand défi pour OpenStreetMap ?
C’est bien de conserver et protéger son modèle et se prémunir de toute ingérence dans ses instances.
Comment restes-tu à jour par rapport à l’actualité d’OpenStreetMap ?
Les sources ne manquent pas et je consulte chaque jour Talk-fr, Forum OSM France et weeklyOSM.
Pour conclure, y a-t-il encore quelque chose que tu voudrais dire au lecteur ?
Quelque soit votre niveau d’implication et technique vous pouvez toujours apporter votre contribution même mineure. C’est la curiosité qui doit être votre inspirateur et la conviction de participer à quelque chose d’utile.

Grand merci, Michel, pour cette interview.